Hommage à Joyce McDougall, par Pascal Neveu

Publié le 1 octobre 2011 par jrivalin

La psychanalyste Joyce McDougall est décédée le 24 août dernier.

Le monde de la psychanalyse ne peut que rendre hommage à un des plus grandes praticiennes des dernières décennies.

D’une part, car elle a fréquenté et travaillé aussi bien avec Anna Freud, que Donald Woods Winnicott ou bien encore Jacques Lacan, Serge Leibovici… et tant d’autres encore.

D’autre part, car elle a osé aborder le champ de la psychose (le mondialement connu Sammy) sous un regard neuf, en instaurant une forme innovante de dialogue.

Enfin, elle a repensé la sexualité en sortant le champ sexuel d’un cadre qui oppose le normal au pathologique. Joyce McDougall a ouvert les portes de la tolérance en théorisant la néosexualité.

Elle fut pionnière à une époque où l‘homosexualité restait une perversion pour le monde de la psychanalyse. Sans doute ses travaux avec Christian David, Maria Torok… l’ont aidé à rappeler aux thérapeutes des recherches  sur l’identité sexuelle, le transgenre, la créativité… Alors qu’aujourd’hui, des parlementaires s’opposent au nouveau programme des classes de première qui aborde la théorie du genre.

On lui doit également des travaux très intéressants sur transfert et contre-transfert.

Enfin, elle a ouvert un champ de réflexion très important sur la psychosomatique et les addictions. Le corps est le théâtre de nos émotions et de nos souffrances.

 

La clinique de Joyce McDougall fut vaste. Intéressée par tout, curieuse, inventive, elle a ouvert un champ théorique fondamental dans notre exercice professionnel, car elle a donné à repenser notre pratique analytique.

 

S’il est quelques ouvrages à lire, je ne peux que conseiller :

–        Plaidoyer pour une certaine anormalité, 1979

–        Théâtre du Je, 1982

–        Dialogue avec Sammy. Contribution à l’étude de la psychose infantile, 1984

–        Théâtre du corps, 1989

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