Cliquez sur les titres pour naviguer.
Afin de débuter la présentation de cette approche psychanalytique, il convient d’exposer ces quelques extraits de la conférence donnée par Sigmund Freud lors du congrès psychanalytique de Budapest en septembre 1912, publiés dans La technique psychanalytique, chapitre XII :
« Nous ne sous sommes jamais targués, vous le savez, de posséder des connaissances et un pouvoir achevés, complets ; comme jadis, nous sommes toujours disposés à admettre les imperfections de nos vues, à y intégrer des nouvelles notions et à modifier notre technique afin de la perfectionner »
« L’évolution de notre thérapeutique se fera donc dans un sens différent, dans le sens surtout que Ferenczi a récemment indiqué : vers l’activité du psychanalyste. Voyons rapidement ce qu’est cette activité. Nous disons que notre traitement vise deux buts : rendre conscient ce qui a été refoulé et découvrir les résistances. Pour les atteindre, nous sommes obligés, certes, de déployer assez d’activité. Mais convient-il d’abandonner au malade le soin d’en finir avec les résistances que nous lui avons fait connaître ? Ne pouvons nous pas lui venir en aide en ne nous contentant pas de l’impulsion donnée par le transfert ? N’est il pas plus naturel de le seconder autrement, c’est à dire en le plaçant dans la situation psychique la plus propre à provoquer la liquidation souhaitée du conflit ? »
« Comme vous voyez un nouveau domaine de la technique s’ouvre ici à nous. Son exploration va nous coûter beaucoup d’efforts et des règles bien précises devront être formulées »
Dans l’Abrégé de psychanalyse, dernier ouvrage représentatif de la pensée de Freud, nous pouvons, à travers différentes allusions, comprendre que sa transmission intellectuelle va dans le sens de la création de la troisième topique.
Durant les années 1970, ce travail se précise, se structure; les différents concepts, les nouvelles approches trouvent à travers diverses lectures triangulaires une organisation et un sens nouveau.
La Psychanalyse Active a développé une nouvelle topique évolutive et novatrice, qui sort enfin la psychanalyse des schémas de reproduction dans lesquels elle s’était autorisée à tomber.
Comme son nom l’indique, la Psychanalyse Active réside principalement dans le phénomène d’Activation. Le mot « activation » provient du latin « actus », décrivant le fait de se mouvoir, l’action ou encore l’accomplissement. Il vient du verbe « ago » : faire, obtenir un résultat.
Activer c’est bien : rendre plus actif, plus efficace ou encore, plus rapide.
La Psychanalyse Active , aujourd’hui , est avant tout une méthode analytique moderne qui a pour objet l’efficacité thérapeutique. Cette démarche s’appuie essentiellement sur la recherche et la mise en forme des abréactions. Selon Laplanche et Pontalis, l’abréaction est la « décharge émotionnelle par laquelle un sujet se libère de l’affect au souvenir d’un événement traumatique, lui permettant ainsi de ne pas devenir ou rester pathogène. » Pour rappel, il n’y a pas d’analyses pleinement achevées sans abréaction, la prise de conscience n’est qu’un moyen d’y parvenir.
Le revécu émotionnel est au centre du processus analytique. En effet, un travail qui ne serait qu’intellectuel pourrait avoir une portée sur le paraître mais pas sur l’être. La meilleure façon de faire échouer une analyse serait de ne s’attacher qu’à l’analyse intellectuelle, c’est à dire consciente, des comportements émotionnels dont on peut retrouver le souvenir sans se mettre en situation de les vivre à nouveau pour en ressentir à nouveau les effets. Sans « ressenti à nouveau » d’une émotion vécue autrefois, il n’est point d’analyse réussie. La Psychanalyse Active ne s’arrête pas au stade de la seule compréhension, elle s’appuie sur une réflexivité certaine du psychisme pour désactiver à son origine l’émergence du symptôme.
La Psychanalyse Active est une démarche heuristique qui place l’analysant pleinement acteur de sa démarche par une transmission de savoir. Les revécus se mettent en place progressivement grâce aux séances de libres associations. C’est ce travail d’alliance entre le savoir de l’analysant et de l’analyste le rassurant, qui permet à l’analysant de trouver cet espace de parole en toute autonomie. Réduire la dépendance à l’analyste tout en conservant la qualité et le rôle du transfert .
Certains pensent que les prises de consciences sont les voies célestes de l’avancement de l’analyse. Ceci est une grave erreur. En effet, les prises de conscience ne sont que des clefs intellectuelles et conscientes permettant éventuellement de produire les abréactions. Combien d’analyses nourries de ces fameuses prises de consciences ne produisent que de des êtres frustrés et rigides, après un travail qui n’était malheureusement qu’intellectuel ?
Les différentes techniques d’activation impliquent beaucoup l’analysant dans sa démarche, lui permettant de disposer d’outils qui le guident dans un cheminement quotidien, réduisant de fait la durée des cures. Ainsi, la Psychanalyse Active recherche systématiquement l’émergence des abréactions. Durant le travail analytique en PA le rôle du psychanalyste est de mettre en place et œuvre tous les outils et moyens nécessaires pour atteindre cette qualité.